Le soleil des Scorta, Laurent Gaudé

Résumé:

Lorsque commence le récit, Luciano Mascalzone, un traîne-savate vivant de petites rapines, revient après quinze années de prison à Montepuccio, un village des Pouilles aux façades sales où les heures passent dans une fournaise qui abolit les couleurs. Autour, ce ne sont que collines et mer enchevêtrées. « Il m'a fallu du temps mais je reviens. Je suis là. Vous ne le savez pas encore puisque vous dormez. Je longe la façade de vos maisons. Je passe sous vos fenêtres. Vous ne vous doutez de rien. Je suis là et je viens chercher mon dû. » Son dû, c'est Filomena Biscotti, une femme qu'il désire depuis qu'il l'a rencontrée et dont le souvenir n'a cessé de le hanter. Ce que Luciano ignore, c'est que celle qui lui ouvre sa porte et qui se laisse dépuceler est la sœur cadette de celle qu'il convoitait, Immacolata. Battu à mort par les villageois, il meurt dans le dégoût du monde. Immacolata donne naissance à un fils. C'est ainsi que naît la lignée des Mascalzone, qui portera le nom de Scorta : d'une erreur, d'un malentendu. « D'un homme qui s'était trompé. Et d'une femme qui avait consenti à ce mensonge parce que le désir lui faisait claquer les genoux. »

Mon avis:

j'ai moyennement apprécié ce livre . J'avoue que j'avais choisi ce livre du fait de l'auréole du Goncourt. Mais, celle-ci s'est estompée au fil de la lecture. Je n'ai pas trouvé grand intérêt dans les descriptions de l'histoire de cette famille italienne. Le style ne m'a pas bouleversé , certains personnages manquent de profondeur, le récit est parfois parsemé de poncifs. En conclusion, le soleil des Scorta ne m'a pas vraiment ébloui.


Extrait:

La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était
évanoui. La pierre gémissait de chaleur. Le mois d’août pesait sur le massif du Gargano avec l’assurance d’un seigneur. Il était impossible de croire qu’en ces terres, un jour, il avait pu pleuvoir. Que de l’eau ait irrigué les champs et abreuvé les oliviers. Impossible de croire qu’une vie animale ou végétale ait pu trouver – sous ce ciel sec – de quoi se nourrir. Il était deux heures de l’après-midi, et la terre était condamnée à brûler.

Sur un chemin de poussière, un âne avançait lentement. Il suivait chaque courbe de la route, avec résignation. Rien ne venait à bout de son obstination.
Ni l’air brûlant qu’il respirait. Ni les rocailles pointues sur lesquelles ses
sabots s’abîmaient. Il avançait. Et son cavalier semblait une ombre condamnée à un châtiment antique. L’homme ne bougeait pas. Hébété de chaleur. Laissant à sa monture le soin de les porter tous deux au bout de cette route. La bête s’acquittait de sa tâche avec une volonté sourde qui défiait le jour.
Lentement, mètre après mètre, sans avoir la force de presser jamais le pas, l’âne engloutissait les kilomètres. Et le cavalier murmurait entre ses dents des mots qui s’évaporaient dans la chaleur. “Rien ne viendra à bout de moi… Le soleil peut bien tuer tous les lézards des collines, je tiendrai. Il y a trop longtemps que j’attends… La terre peut siffler et mes cheveux s’enflammer, je suis en route et j’irai jusqu’au bout.”

c'est vrai que se livre ne raconte pas grand chose mais la façon dont est présenté( comme une confession) à pousser ma curiosité, j'ai bien aimé decouvrir les secrets de ce village.

Lu en 2004 ou 2005 je ne sais plus trop mais j'en garde le souvenir d'une ambiance pesante, puissante et étouffante, qui m'a complètement envoûtée.
Style un peu particulier avec une écriture assez directe mais tellement talentueuse.
Je me rappelle aussi la façon particulière de Gaudé à faire vivre ses personnages autant que le paysage, on a l'impression de faire un voyage dans le sud de l'Italie.
Mais mon coup de coeur Gaudé va à La mort du roi Tsongor, enfin ce n'est pas la première fois que j'en parle. J'adore !

contrairement à toi , j'ai moins aimé La mort du roi Tsongor, ce conte m'a moins accroché , trop de scene de combat , si je me rapelle bien.

et bien là aussi, je suis une grande fan !
une amie m'avait offert "le soleil des Scorta", et ce fut une grande découverte pour moi, j'ai adoré ! j'ai tout autant aimé "la mort du roi Tsongor" , "cris" , "Dans la nuit Mozambique" et "Eldorado".

passeur d'aurore a écrit:

j'ai moyennement apprécié ce livre . J'avoue que j'avais choisi ce livre du fait de l'auréole du Goncourt. Mais, celle-ci s'est estompée au fil de la lecture. Je n'ai pas trouvé grand intérêt dans les descriptions de l'histoire de cette famille sicilienne. Le style ne m'a pas bouleversé , certains personnages manquent de profondeur, le récit est parfois parsemé de poncifs. En conclusion, le soleil des Scorta ne m'a pas vraiment ébloui.

Passeur d'aurore, ça me fait plaisir de lire ton avis, car tu es la première que j'entends dire que tu n'as pas trop apprécié ce livre.... je commencais vraiment à me poser des questions.....

J'ai ressentis à peu près les mêmes choses que toi tout au long de ma lecture... c'est néanmoins un livre que j'ai lu trés vite, mais je l'ai trouvé effectivement un peu vide, superficiel.....

Du coup, je n'ai jamais rien lu d'autre de lui... ce livre ne m'en a vraiment pas donné envie !............. à l'occasion peut etre... mais ce n'est surement pas une priorité !.......

C'est mon fils qui me l'a offert à sa sortie, je ne connaissais pas du tout (et lui "connaissait" le frère de Laurent Gaudé qui était dans les jeux vidéos!!)

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire et j'ai abandonné le livre à 2 reprises après quelques pages. Et puis un jour je me suis dit "Allez, il faut que tu le lises!", ne serait-ce que pour faire plaisir à mon fils qui me l'avait offert......
Je me suis installée, et ce jour-là, je ne sais pas si j'étais mieux disposée que les fois précédentes, mais je suis rentrée de plein pied dans ce décor de western et, je l'avoue, je n'en suis ressortie qu'à la dernière page. Cette fois-ci j'ai été prise par l'atmosphère lourde, la chaleur pesante d'un tel réalisme que je m'y serait cru!
On est séduit par les personnages qui gardent des valeurs que l'on devrait faire nôtres, et l'on progresse avec eux, péniblement, douloureusement, de façon émouvante, rapidement, de génération en génération........avant que le soleil ne nous rende fou
Pour moi, avec le recul, un livre excellent que je relirai certainement!

Celui que j'ai le moins apprécié jusqu'à maintenant, c'est Eldorado... et j'ai appris qu'il m'en restait 2 à lire...

Voici mon avis lorsque j'ai lu ce livre en février 2007:

"Quelle merveille!
Pourtant je n'étais vraiment pas tenté par le résumé et puis je l'ai trouvé à la bibliothèque et je me suis lancé, vu le nombre d'éloges qui avaient été faite sur ce livre , et bien je ne suis pas déçu et même ravie de l'avoir lu!

J'ai adoré l'ambiance d'Italie, avec ce soleil qui nous brule et cette chaleur étouffante, ces personnages qui nous fascinent par leur caractère et la force de la famille qui règne dans ce roman est très présente...

Vraiment j'ai passé un très bon moment! "

Papillon a écrit:
Passeur d'aurore, ça me fait plaisir de lire ton avis, car tu es la première que j'entends dire que tu n'as pas trop apprécié ce livre.... je commencais vraiment à me poser des questions.....

J'ai ressentis à peu près les mêmes choses que toi tout au long de ma lecture... c'est néanmoins un livre que j'ai lu trés vite, mais je l'ai trouvé effectivement un peu vide, superficiel.....

Du coup, je n'ai jamais rien lu d'autre de lui... ce livre ne m'en a vraiment pas donné envie !............. à l'occasion peut etre... mais ce n'est surement pas une priorité !.......

Papillon, effectivement, on a eu les mêmes impressions, et j'ai lu beaucoup d'avis élogieux sur le livre (mais aussi certains qui étaient plutôt négatifs)
Et j'ai la même réaction que toi : lire cet auteur de nouveau peut-être mais pas dans l'immédiat

j'ai beaucoup aimé ce livre, j'ai encore l'impression de sentir les tomates séchées, l'huile d'olives, les champs d'oliviers.
J'ai bien aime aussi : la farniente, le soleil au zenith, la sieste toute l'ambiance de l'Italie, la Sicile.
On retrouve la vengeance, la contrebande , le mythe de l'Amérique, j'ai encore l'eau à la bouche en pensant aux tartines des tomates frottées à l'ail et à l'huile d'olives.
Je récupere demain la mort du roi Tsongor.

J'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir, la chaleur, les plats typiques italiens, l'ambiance, l'histoire de la famille Scorta... je suis comme Lisalor... mêmes sentiments, et l'envie de goûter à ses tartines... hmmmmm le fameux repas du frère sur son bateau et cette superbe journée familiale ...

lu en été 2006 et j'ai bien aimé
j'ai eu du mla à rentrer dans l'histoire au début, il a fallu quelques chapitres, j'avais d'ailleurs failli lacher prise mais je regrette pas d'avoir persévérer

Ce livre m'a particulièrement envoute mais il m'est assez difficile d'expliquer exactement pourquoi. J'ai beaucoup aime le style de l'auteur. Il a une manière d'écrire, de raconter les choses qui fait que l'on est transporte dans son recit. Je n'ai jamais mis les pieds dans le sud de l'Italie, mais pourtant j'arrivais parfaitement a imaginer le village, les habitants, les odeurs, le gout des plats, ect ...
J;ai aime suivre l'evolution de la lignee des Scorta, cette famille bien particulière.
Bref pour moi ce livre est une reussite. C'est le premier livre que je lis de Laurent Gaude mais surement pas le dernier. Je vais me jeter sur les autres.

C'est un de mes coups de coeur 2008 !

Note : 18 /20