Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
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Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
A la fin de l’été 1889 Oscar Wilde, le dandy dramaturge, se rend dans le centre de Londres ; il y découvre le corps de son jeune élève et ami Billy Wood, futur acteur très prometteur. Le jeune homme a été égorgé, son corps étant entouré de bougies, comme s’il s’agissait d’un meurtre rituel.
Sous le choc, Wilde au lieu de se rendre immédiatement à la police, retrouve à son club son ami écrivain Robert Sherard en compagnie d’un ami de ce dernier, le docteur Arthur Conan Doyle qui a publié récemment « A Study in Scarlet », où apparaît pour la première fois Sherlock Holmes ; il travaille à présent sur son prochain roman, « The Sign of four ».
Conan Doyle, à Edimbourg, a étudié sous le professeur Joseph Bell dont les méthodes de diagnotic l’ont inspiré dans les méthodes de déduction du fameur détective.
Oscar Wilde se prend immédiatement d’amitié pour Arthur Conan Doyle et surtout pour son personnage de Holmes, dont les méthodes fascinent Oscar Wilde
Après qu’il leur ait parlé de sa macabre découverte, ses deux compagnons retournent avec lui sur les lieux du crime, où absolument rien ne subsiste de ce que Wilde avait découvert, l’en droit a été nettoyé de fond en comble, sauf d’après Conan Doyle une minuscule tache de sang qui a échappé au grand nettoyage. Ensemble ils se rendent chez l’inspecteur Fraser, jeune Ecossais nouvellement promu à Scotland Yard et ami de Doyle. L’inspecteur promet d’enquêter mais sans aucune preuve, il est évident qu’on ne trouvera rien.
Il n’en faut pas plus à Oscar Wilde de se prendre pour Sherlock Holmes et il décide de mener sa propre enquête.
Entretemps, ils ont fait la connaissance de la ravissante fiancée de l’inspecteur, pour qui Sherard, le narrateur, éprouve un immédiat coup de foudre.
Toutefois, les battements de cœur de Robert Sherard devront attendre un peu car Oscar Wilde a décidé qu’il serait son « fidèle Watson » et il l’emmène sur tous les lieux possibles afin de retracer les derniers moments du jeune Wood.
(la suite est ailleurs)
Mon avis
« Oscar Wilde, détective » m’a en quelque sorte fait penser à « Nancy Drew » (Alice détective en français) ; cela peut sembler surprenant de comparer l’un des plus grands poètes et écrivains du 19ème siècle à une jeune adolescente américaine du 20ème siècle, mais il règne dans « The Candlelight Murders » la même ambiance légère et ludique.
La comparaison avec « Nancy Drew » s’arrête là car il y a longtemps que je n’avais lu un texte écrit avec autant de classe, dans un anglais aussi beau.
Il est vrai qu’utiliser – comme personnages principaux des auteurs comme Oscar Wilde, Arthur Conan Doyle et Robert Sherard – exigeait une écriture particulièrement soignée, dans un anglais littéraire, avec un vocabulaire choisi et un style élaboré.
Impossible aussi de ne pas voir l’influence des romans de Conan Doyle sur Gyles Brandreth lorsque Wilde et Sherard enquêtent, Oscar traitant Robert comme Holmes se comporte avec Watson, avec toutefois un peu plus de courtoisie et de chaleur.
Je dois reconnaître que de tous les personnages du roman, celui de Robert Sherard m’a paru le plus fade, le plus mièvre qui sont heureusement contrebalancés par l’humour et l’ironie de Wilde.
« The Candlelight Murders » n’est pas qu’un exercice de style, un plaisir de lecture littéraire. C’est également une enquête menée de manière amusante, avec une intrigue bien ficelée dont la chute fut réellement inattendue. (Surtout pour moi qui généralement découvre le nom de l’assassin en cours d’enquête, même si parfois le motif m’échappe.)
Le narrateur, en l’occurrence Robert Sherard - autrement dit l’alter ego de l’auteur Gyles Brandreth - en tant que biographe d’Oscar Wilde annote richement l’enquête de détails sur la vie et le caractère du grand Wilde.
On y découvre à la patiente compréhension, la tendresse de Constance Wilde ; l’affection qu’elle porte à Oscar ressemblant parfois plus à l’indulgence d’une mère pour son enfant. Toutefois il faut bien reconnaître que son époux lui rendait au centuple cette affection ; bien des ennemis de Wilde prétendaient qu’il n’avait aucun respect pour son épouse. Bien au contraire, Oscar Wilde avait beaucoup d’amour pour Constance et pour leurs deux fils, Cyril et Vyvyan, pour lesquels il écrira des contes pour enfants.
Au travers du personnage de « Wilde détective » imaginé par Gyles Brandreth, on découvre des facettes du caractère du dandy qui tiennent parfois de caprices d’enfant gâté, compensés par une énorme générosité, par un charme, une intelligence qui manipulaient ceux qui le fréquentaient car Oscar Wilde avait le don de n’en faire qu’à sa tête.
Du moins est-ce le cas dans ce délicieux polar historique aux dialogues légers comme ce champagne, seule boisson digne d’un dandy, mais au contexte sérieux, où des allusions au puritanisme et à l’intransigence des lois en vigueur se poursuivront jusque dans les années 1960 (en 1967 plus exactement) où sera enfin publié le célèbre rapport Wolfenden, qui conduira à l’amendement de l’une des lois les plus sévères sur la liberte d’un être humain à vivre sa vie d’adulte comme il l’entend.
« The Candlelight Murders » est un très agréable moment de lecture.
ATTENTION = une fois encore l’édition anglaise et l’édition américaine portent deux titres différents, pouvant induire en erreur les personnes désireuses de lire en anglais.
En Angleterre le livre paru sous le titre « Oscar Wilde & the Candlelight Murders » - porte aux USA le titre de « Oscar Wilde & the Death of no importance ».
C’est d’autant plus important à savoir qu’une deuxième enquête menée par Oscar Wilde et ses amis vient de paraître en anglais ; on pourrait croire alors que l’autre titre est l’autre livre, il n’en est rien car le prochain opus de Brandreth s’intitule « Oscar Wilde & the Ring of Death » (titre UK) ou « Oscar Wilde & the game called murder » (titre USA).
Je trouve toujours important de spécifier ces différences dans les titres pour qui lit en anglais, imposés par les maisons d’édition car elle prêtent à confusion chez l’acheteur, et je n’aurais guère envie pour ma part d’acheter deux fois le même bouquin avec un titre différent. Or si l’on commande le livre chez Amazon UK ou USA, ceci n’est PAS spécifié, ce que je trouve particulièrement peu honnête.
Sous le choc, Wilde au lieu de se rendre immédiatement à la police, retrouve à son club son ami écrivain Robert Sherard en compagnie d’un ami de ce dernier, le docteur Arthur Conan Doyle qui a publié récemment « A Study in Scarlet », où apparaît pour la première fois Sherlock Holmes ; il travaille à présent sur son prochain roman, « The Sign of four ».
Conan Doyle, à Edimbourg, a étudié sous le professeur Joseph Bell dont les méthodes de diagnotic l’ont inspiré dans les méthodes de déduction du fameur détective.
Oscar Wilde se prend immédiatement d’amitié pour Arthur Conan Doyle et surtout pour son personnage de Holmes, dont les méthodes fascinent Oscar Wilde
Après qu’il leur ait parlé de sa macabre découverte, ses deux compagnons retournent avec lui sur les lieux du crime, où absolument rien ne subsiste de ce que Wilde avait découvert, l’en droit a été nettoyé de fond en comble, sauf d’après Conan Doyle une minuscule tache de sang qui a échappé au grand nettoyage. Ensemble ils se rendent chez l’inspecteur Fraser, jeune Ecossais nouvellement promu à Scotland Yard et ami de Doyle. L’inspecteur promet d’enquêter mais sans aucune preuve, il est évident qu’on ne trouvera rien.
Il n’en faut pas plus à Oscar Wilde de se prendre pour Sherlock Holmes et il décide de mener sa propre enquête.
Entretemps, ils ont fait la connaissance de la ravissante fiancée de l’inspecteur, pour qui Sherard, le narrateur, éprouve un immédiat coup de foudre.
Toutefois, les battements de cœur de Robert Sherard devront attendre un peu car Oscar Wilde a décidé qu’il serait son « fidèle Watson » et il l’emmène sur tous les lieux possibles afin de retracer les derniers moments du jeune Wood.
(la suite est ailleurs)
Mon avis
« Oscar Wilde, détective » m’a en quelque sorte fait penser à « Nancy Drew » (Alice détective en français) ; cela peut sembler surprenant de comparer l’un des plus grands poètes et écrivains du 19ème siècle à une jeune adolescente américaine du 20ème siècle, mais il règne dans « The Candlelight Murders » la même ambiance légère et ludique.
La comparaison avec « Nancy Drew » s’arrête là car il y a longtemps que je n’avais lu un texte écrit avec autant de classe, dans un anglais aussi beau.
Il est vrai qu’utiliser – comme personnages principaux des auteurs comme Oscar Wilde, Arthur Conan Doyle et Robert Sherard – exigeait une écriture particulièrement soignée, dans un anglais littéraire, avec un vocabulaire choisi et un style élaboré.
Impossible aussi de ne pas voir l’influence des romans de Conan Doyle sur Gyles Brandreth lorsque Wilde et Sherard enquêtent, Oscar traitant Robert comme Holmes se comporte avec Watson, avec toutefois un peu plus de courtoisie et de chaleur.
Je dois reconnaître que de tous les personnages du roman, celui de Robert Sherard m’a paru le plus fade, le plus mièvre qui sont heureusement contrebalancés par l’humour et l’ironie de Wilde.
« The Candlelight Murders » n’est pas qu’un exercice de style, un plaisir de lecture littéraire. C’est également une enquête menée de manière amusante, avec une intrigue bien ficelée dont la chute fut réellement inattendue. (Surtout pour moi qui généralement découvre le nom de l’assassin en cours d’enquête, même si parfois le motif m’échappe.)
Le narrateur, en l’occurrence Robert Sherard - autrement dit l’alter ego de l’auteur Gyles Brandreth - en tant que biographe d’Oscar Wilde annote richement l’enquête de détails sur la vie et le caractère du grand Wilde.
On y découvre à la patiente compréhension, la tendresse de Constance Wilde ; l’affection qu’elle porte à Oscar ressemblant parfois plus à l’indulgence d’une mère pour son enfant. Toutefois il faut bien reconnaître que son époux lui rendait au centuple cette affection ; bien des ennemis de Wilde prétendaient qu’il n’avait aucun respect pour son épouse. Bien au contraire, Oscar Wilde avait beaucoup d’amour pour Constance et pour leurs deux fils, Cyril et Vyvyan, pour lesquels il écrira des contes pour enfants.
Au travers du personnage de « Wilde détective » imaginé par Gyles Brandreth, on découvre des facettes du caractère du dandy qui tiennent parfois de caprices d’enfant gâté, compensés par une énorme générosité, par un charme, une intelligence qui manipulaient ceux qui le fréquentaient car Oscar Wilde avait le don de n’en faire qu’à sa tête.
Du moins est-ce le cas dans ce délicieux polar historique aux dialogues légers comme ce champagne, seule boisson digne d’un dandy, mais au contexte sérieux, où des allusions au puritanisme et à l’intransigence des lois en vigueur se poursuivront jusque dans les années 1960 (en 1967 plus exactement) où sera enfin publié le célèbre rapport Wolfenden, qui conduira à l’amendement de l’une des lois les plus sévères sur la liberte d’un être humain à vivre sa vie d’adulte comme il l’entend.
« The Candlelight Murders » est un très agréable moment de lecture.
ATTENTION = une fois encore l’édition anglaise et l’édition américaine portent deux titres différents, pouvant induire en erreur les personnes désireuses de lire en anglais.
En Angleterre le livre paru sous le titre « Oscar Wilde & the Candlelight Murders » - porte aux USA le titre de « Oscar Wilde & the Death of no importance ».
C’est d’autant plus important à savoir qu’une deuxième enquête menée par Oscar Wilde et ses amis vient de paraître en anglais ; on pourrait croire alors que l’autre titre est l’autre livre, il n’en est rien car le prochain opus de Brandreth s’intitule « Oscar Wilde & the Ring of Death » (titre UK) ou « Oscar Wilde & the game called murder » (titre USA).
Je trouve toujours important de spécifier ces différences dans les titres pour qui lit en anglais, imposés par les maisons d’édition car elle prêtent à confusion chez l’acheteur, et je n’aurais guère envie pour ma part d’acheter deux fois le même bouquin avec un titre différent. Or si l’on commande le livre chez Amazon UK ou USA, ceci n’est PAS spécifié, ce que je trouve particulièrement peu honnête.
Dernière édition par sheherazade le Mar 22 Juil - 13:03, édité 1 fois
sheherazade- L'école primaire
- Nombre de messages : 283
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 06/07/2008
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
Je ne lis pas encore en anglais, donc je n'ai pas encore ce problème
Bon, je craque ! Hop dans la LAL
Bon, je craque ! Hop dans la LAL
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
mais je confirme : je peux t'envoyer le bouquin, pour que tu t'exerces ...
sheherazade- L'école primaire
- Nombre de messages : 283
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 06/07/2008
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
sheherazade a écrit:mais je confirme : je peux t'envoyer le bouquin, pour que tu t'exerces ...
Tu ne renonces jamais !
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
Ah, j'ai reperé ce bouquin il y a quelque temps, la 4ème de couv me plait beaucoup.
Moi non plus je ne lis pas en anglais (je travaille déjà en anglais, c'est bien suffisant) mais la couverture française est très séduisante
Moi non plus je ne lis pas en anglais (je travaille déjà en anglais, c'est bien suffisant) mais la couverture française est très séduisante
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
c'est dommage de ne pas utiliser ton anglais pour lire, c'est tellement différent de travailler. Tu rates beaucoup selon moi.
J'ai aussi passé une partie de mon existence dans des compagnies anglo-saxonnes et le fait de lire en anglais n'a rien à voir avec la vie au bureau.
J'ai aussi passé une partie de mon existence dans des compagnies anglo-saxonnes et le fait de lire en anglais n'a rien à voir avec la vie au bureau.
sheherazade- L'école primaire
- Nombre de messages : 283
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 06/07/2008
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
Sheherazade,
je suis d'accord mais la lecture est pour moi un vrai moment de détente. Quand je lis en anglais, je n'arrive pas à lire "globalement", je ressens le besoin de vérifier beaucoup de mots et ça me pollue ma lecture qui du coup n'a plus rien de relaxante
je suis d'accord mais la lecture est pour moi un vrai moment de détente. Quand je lis en anglais, je n'arrive pas à lire "globalement", je ressens le besoin de vérifier beaucoup de mots et ça me pollue ma lecture qui du coup n'a plus rien de relaxante
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
ok, je comprends - c'est une approche de lecture différente de moi
sheherazade- L'école primaire
- Nombre de messages : 283
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 06/07/2008
Re: Polar historique : Oscar Wilde & The Candlelight Murders, de Gyles Branbreth
sheherazade a écrit:J'ai aussi passé une partie de mon existence dans des compagnies anglo-saxonnes et le fait de lire en anglais n'a rien à voir avec la vie au bureau.
Ah... j'ai un début de réponse dans ton métier
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