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Te souviens-tu de Nous? Elisabeth Robert

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Te souviens-tu de Nous? Elisabeth Robert Empty Te souviens-tu de Nous? Elisabeth Robert

Message par E Mer 26 Mar - 15:23

Bonjour, cette section me plaît bien et me permet de vous présenter mon tout dernier ouvrage...
Si le coeur vous en dit, laissez vous séduire!Wink

Difficile de croire encore au prince charmant à l’heure des mails et des sites de rencontres, à l’heure de la quête absolue de la non solitude.
Pourtant Charline, trentenaire et parisienne veut encore y croire ! Elle se persuade à l’aide de sa meilleure amie que « chacune a son chacun » qui l’attend quelque part...
Au fil de fous rires et de larmes, le parcours de plusieurs vies se
dessine dans un monde où le célibat explose. Les illusions sont
fragiles, on espère, on renonce mais par dessus tout on s’accroche !
Charline trouvera-t-elle l’homme de sa vie ? Quel prix devra-t-elle payer pour être aimée ?
Chaque choix que l’on fait change le cours des choses...
Découvrez les destins de sept personnages qui au fond d’eux ne
recherchent qu’une seule chose : que l’on se souvienne d’eux...

Te souviens-tu de Nous? Elisabeth Robert Couvte10

Extrait :

— Comme s'il suffisait d'aimer pour vivre d'amour et d'eau fraîche !
Charline ronchonnait tout en regardant un reportage télévisé sur les plus belles histoires d'amour de notre siècle. Elle adorait ce genre d'émission où l'on croit tout apprendre des secrets de chacun. Mais ce soir, le sujet commençait sérieusement à l'irriter.
— Pff, non mais, ils pensent réellement que ce genre d'histoire arrive vraiment ? C'est truqué, pas possible que l'amour gagne à la fin, depuis le temps, cela se saurait !
Elle était célibataire depuis si longtemps qu'elle en avait perdu toutes ses illusions. Alors, tout ce romantisme et ce côté fleur bleue, tout cela lui rappelait encore et toujours qu'elle n'y avait plus droit, et elle ne supportait pas l'idée d'être mise au pied du mur.
Le programme de ce soir racontait justement les romances les plus incroyables de couples hors du commun ; entre acteurs et actrices, princes et roturières, mais aussi au sein du milieu politique, ou bien encore d'un pays à un autre. Toutes ces histoires s'achevaient fatalement par une belle fin, parfois douloureuse, mais toutes avaient ce point commun de rester légendaires. Le dernier couple en question avait même été obligé de quitter son pays d'origine, les amants ayant fui un régime totalitaire pour avoir la liberté de s'aimer. Tout ce qui semblait impossible dans la réalité paraissait magnifique sur le petit écran.
— Mais comme c'est beau, comme c'est adorable et tendre, trognon, mignon, beurkkk… déclara Charline à son oreiller, qui était devenu au fil du temps son meilleur confident.
Mais le ton qu'elle employait était de plus en plus moqueur et agacé, elle finit même par hurler :
— Mais c'est vraiment du grand n'importe quoi ! Comme si tout cela pouvait arriver dans la « Vraie Vie » ! Pff, vraiment ils veulent nous faire gober n'importe quoi !
Elle coupa net le téléviseur noir et blanc, vieil héritage de sa grand-mère, et entreprit d'aller promener Mobu, son petit chien. Ce n'était pas un beau chien de race, mais plutôt une espèce de mélange entre le caniche et le labrador, il était laid, petit, au pelage noir et blanc. Elle disait souvent en riant qu'elle n'avait pas eu les moyens d'en acheter un en couleurs ! D'ailleurs, si elle l'avait perdu, elle aurait été bien incapable de le décrire tellement il ne ressemblait à aucun autre chien existant. Mais justement, Charline adorait cela, un chien unique dont personne n'avait voulu, à part elle.
Et puis surtout, il était si gentil, même s'il passait son temps à dévorer les chaussons de sa maîtresse. Du coup, Charline cherchait des heures entières les restes de ses pantoufles sous le canapé, ou bien sous son lit. Et à chaque lambeau de tissu retrouvé, elle s'écriait : « Oh non Mobu, pas ceux-là, je les adorais ! », ou bien encore : « Oh, tu exagères Mobu ! Un jour, je vais te faire interner dans un asile pour chiens ! Tu es prévenu Mobu, la prochaine fois tu n'y couperas pas ! »
Elle s'amusait à se persuader que son chien ne pouvait pas se douter qu'un tel institut n'existait pas, et elle espérait lui faire peur, comme on menace parfois un enfant d'être privé de dessert ou de dessins animés lorsqu'il n'est pas sage. Mobu devait donc obéir, s'il ne voulait pas se retrouver enfermé dans un asile pour chiens fous. Elle se trouvait bien rusée d'utiliser ce stratagème, même si visiblement, le petit chien n'écoutait absolument rien de ce que sa maîtresse lui racontait.
Charline était donc une jeune femme de trente ans en mal d'amour, plutôt drôle dans ses bons jours, attentionnée avec son chien, et aussi très disponible pour ses proches, d'autant plus qu'elle n'avait pas de petit ami pour lui voler son temps. Elle était jolie, souriante et intelligente. Elle essayait tant que possible d'éviter les préjugés, et crevait d'envie d'avoir un jour un bébé rien qu'à elle.
Elle était à l'âge où toutes ses amies, ou presque, étaient fiancées, mariées, pacsées, avec enfants ou enceintes, et elle avait bien du mal à garder la tête froide tous les jours. Mais il le fallait bien, elle n'était pas du genre à se laisser abattre, et pour se donner du courage, elle se disait chaque jour que le meilleur restait à venir.
Charline était de taille moyenne, environ un mètre soixante-cinq pour cinquante kilos, de longs cheveux châtains et des yeux vert doré. Elle s'habillait en suivant la mode, selon son budget. Cette année, la tendance était au hippie chic, alors elle avait surtout mis l'accent sur le côté hippie. Elle vivait dans un appartement de deux pièces, au sixième étage d'un immeuble ancien, en plein cœur de Paris. Elle bossait comme comptable dans une petite boîte tenue par un homme d'une cinquantaine d'années, plutôt gentil, et encore plus avec elle, car il la trouvait tellement belle qu'il ne lui refusait jamais rien.
La vie de Charline était bien organisée, quelques week-ends en Normandie avec les copains, les soirées télé en semaine, sortir boire un verre de temps à autre, rester des heures au téléphone avec les quelques copines encore célibataires qu'il lui restait. Sortir le chien, se faire à manger bio, aller travailler avec le sourire, prendre le métro, se promener seule dans les rues de Paris, et surtout, surtout, rêver d'une vie différente…
— C'est trop dur d'être seule mon Mobu, j'en ai marre de voir le bonheur de tout le monde. Moi aussi je veux un mec qui me dirait que je suis la plus belle, qui passerait des heures à me regarder dormir. Moi aussi je veux m'engueuler avec lui à propos des gosses et détester sa mère. J'en ai marre, regarde-moi, j'ai trente ans, je bosse et tous les soirs je suis seule. Oui, je sais très bien ce que tu vas me répondre, tu vas me dire que parfois je ne rentre pas seule, que je ne dors pas seule. Oui, mais non ! Ce n'est pas cela, l'amour ! Ça, c'est du cul ! C'est juste pour être certaine que je n'oublie pas comment ça fonctionne, et puis bon, aussi un peu pour le plaisir quand même. Et puis, la preuve que je suis pathétique, je parle à un chien qui passe son temps à bouffer mes chaussons !
Elle se mit à pleurer, et s'assit les jambes croisées sur son tapis. Elle contempla longuement son petit appartement, elle l'aimait bien, elle s'y sentait protégée, son abri atomique à elle.
Elle bascula doucement en arrière, le dos à terre, et posa sa tête entre ses bras. Elle s'étira et ferma les yeux. James Blunt passait à la radio, elle finit par s'endormir recroquevillée sur son tapis, les yeux remplis de larmes, en murmurant : « You're beautiful… you're beautiful, it's true… »

*
* *

Le lendemain matin, Charline décida de se ressaisir, après tout, c'était trop facile de sombrer dans la peine, et il y avait des gens bien plus malheureux qu'elle. Elle avait cette faculté de rebondir rapidement, ses coups de blues ne duraient jamais longtemps.
Elle enfila donc un jean et attrapa un chemisier marron au vol, elle noua ses cheveux en natte et ajouta juste un ruban de soie, de la même teinte que ses vêtements. Elle adorait mettre des rubans dans ses cheveux, elle trouvait qu'ils donnaient l'illusion de papillons voletant autour d'elle, et cela la faisait sourire. Elle était du genre à vouloir beaucoup mais à savoir se contenter de peu, elle était restée un peu gamine, mais assumait parfaitement sa personnalité « entière ».
Il était déjà sept heures trente, elle attrapa la laisse et partit en dévalant l'escalier avec Mobu, qui avait bien du mal à la suivre. Une fois remontée, elle but son thé, grignota un pain au lait et se mit en route vers son travail. Dans le métro, elle aimait observer les gens, elle essayait de les faire sourire et faisait souvent des grimaces aux enfants qui lui répondaient avec un air moqueur en lui tirant la langue.
Elle arriva à huit heures, il faisait encore nuit. En poussant la porte du bureau, elle lança un bonjour général et alla s'asseoir directement devant son ordinateur. La première chose qu'elle faisait en arrivant le matin, c'était consulter ses mails. Elle espérait bien, un jour, en recevoir un qui ressemblerait à une déclaration endiablée.
Elle était inscrite sur plusieurs sites de rencontres, ce qui lui permettait d'obtenir plutôt régulièrement quelques rendez-vous avec de beaux garçons, mais aucun ne l'avait fait vibrer au point de se laisser aller à tomber amoureuse, aucun n'avait réussi à lui faire oublier son premier grand amour.
Ce matin, comme tous les autres matins, aucun mail enflammé. Elle se décida alors à en envoyer un à sa copine Cécile, pour lui demander si cela la tentait de sortir boire un verre après le travail. Elle avait une folle envie de se saouler, elle avait plus de mal, en ce moment, à assumer sa solitude. La réponse ne se fit pas attendre : quelques minutes plus tard, Cécile avait répondu par l'affirmative, et s'enthousiasmait déjà à l'idée de rouler sous la table et d'éclater de rire pour un rien.
Charline entama enfin sa journée de travail, et essaya de se concentrer le plus possible tout en évitant au maximum son boss, qui lui lançait encore des sourires à n'en plus finir.
À sa pause de midi, elle profita pour passer à la boutique de fringues d'en face. Tout en avalant son sandwich, elle tacha tout un rayon de vestes en jean.
« Oups ! », se dit-elle.
Elle n'avait bien évidemment pas les moyens de racheter tout le rayon, et elle s'angoissait déjà à l'idée que la vendeuse ne lui demande de payer le nettoyage.
Elle tenta de s'esquiver en sifflotant, ne voulant pas se faire repérer, ce qui produisit l'effet inverse. Tout à coup, elle devenait suspecte, et la gentille vendeuse la fixait avec des yeux noirs. Pour ne pas se faire remarquer encore plus, elle leva les yeux au plafond afin de faire semblant d'inspecter la propreté de la boutique. Elle se dit qu'en se faisant passer pour une cliente mystère, la jeune femme ferait tout pour la satisfaire.
D'un pas assuré, elle approcha de la vendeuse et lui demanda si elle avait cette jupe en taille trente-six… La vendeuse rougit, visiblement mal à l'aise par rapport à l'attitude si affirmée de Charline. Elle lui expliqua que tout était en rayon et qu'elle n'avait malheureusement pas de stock, en précisant qu'elle pouvait toujours essayer de la commander si elle le désirait.
— Hum, je vais réfléchir… Dites-moi, j'ai remarqué un spot qui ne fonctionnait pas au rayon des pantalons.
Charline était persuadée que les vendeuses devenaient beaucoup plus disponibles et aimables dès qu'elle adoptait ce genre de comportement. Le coup de la cliente mystère, c'était la solution idéale pour se faire cirer les pompes, et du même coup, distraire la vendeuse afin d'éviter qu'elle ne remarque la mayonnaise qui trônait sur le portant des vestes, à quelques pas à peine.
— Ah bon ? Et bien, merci de me le signaler, nous allons nous en occuper immédiatement !
— Très bien, bon, je repasserai à l'occasion, en tous les cas, je vous remercie pour votre disponibilité, mademoiselle.
Charline sortit de la boutique en souriant, toute fière de sa supercherie.
Elle termina sa journée vers dix-huit heures, et s'empressa de rentrer chez elle pour se changer. Après une douche rapide, elle se maquilla juste d'une fine couche de rouge à lèvres et enfila une jupe bohème mauve, avec une grosse ceinture de cuir marron foncé et un débardeur noir ultra-sexy. Elle chercha ses bottes pendant au moins trente minutes, et finit par les retrouver dans le placard, sous l'évier de sa cuisine. Elle promena rapidement son chien, et fila au Pub du Désert pour retrouver Cécile.
Celle-ci était déjà arrivée et attendait tranquillement son amie au bar. Ensemble, elles s'installèrent à une table. Elles aimaient bien ce pub, on y passait de la musique cubaine et les tequilas étaient à volonté, de quoi passer une bonne soirée entre filles !
— Bon alors, ton boss, il t'a encore fait des avances aujourd'hui ? entama Cécile.
— Oh, arrête, ce ne sont pas vraiment des avances tu sais, mais plutôt des sourires, des mimiques. Il est super agaçant, il est toujours après moi, il me met super mal à l'aise vis-à-vis des autres, et surtout, il me fait perdre un temps fou !
— Bah, plains-toi, au moins toi, tu as un homme qui s'intéresse à toi.
— Oui, et bien, des comme lui, non merci, répondit Charline en souriant.
— Bon allez, on trinque !
— Ok, alors on trinque au club des désespérées de l'amour !
— Ah non, on va positiver ce soir, et se dire que demain…
— Que demain tout sera différent ?
— Bah oui, par exemple ! s'exclama Charline, tout en réalisant qu'elle portait ce toast à chaque fois qu'elle le pouvait, et qu'au final, les lendemains ressemblaient tout de même toujours beaucoup aux veilles des lendemains.
— Allez Charline, ne t'en fais pas, tu sais bien qu'on a toutes un « chacun » qui nous attend quelque part.
— Oui, mais où ? Et puis imagine un peu avec ta théorie, si nous n'avions qu'un seul « chacun » mais que nous l'ayons déjà eu ? Imagine que nous l'ayons eu sans le savoir ? Ou pire encore, que nous le connaissions mais que nous l'ayons perdu ?
— Ah non Charline, tu vas pas me refaire le coup, je t'interdis de replonger là-dedans !




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