Impuretés de Philippe Djian

Présentation de l'éditeur
Une colline : superbe, couverte de maisons de luxe.
Un drame : Lisa est retrouvée noyée dans le lac après une soirée pas très claire. Evy, son frère, quatorze ans, mutique et énigmatique, pourrait bien être responsable. N'importe où ailleurs, les choses seraient vite réglées. Sur la colline, royaume de l'apparence, les façades cachent d'invraisemblables malentendus... Après un détour par la forme brève qui avait abouti au superbe Frictions, Philippe Djian revient au roman avec une force nouvelle, une précision et une invention narrative plus personnelles que jamais


Mon avis:
Impuretés... Le titre est habile sans trop en révéler. Ici pas de limite aux expérimentations sexuelles, pas de fond au regard désillusionné porté sur le couple, pas de bride au cou des pulsions et désespérances adolescentes. Un extrémisme thématique lucide à crever, qui pourrait provoquer une sévère déprime s'il n'était contrebalancé par un salvateur humour décalé. Associations d'idées incongrues et raccourcis saisissants, fil de l'action qui s'évade en ellipses, oppositions de sens et de style : le texte tend ses contradictions vers un second degré qui, s'il ne manque pas de cynisme, fait jaillir de francs sourires aux lèvres. Et ils y restent d'ailleurs, les sourires, bien scotchés, car ce roman de Djian est une réussite. Un plaisir d'écriture constant, une atmosphère prégnante, un univers d'auteur qui ne se perd jamais, une trame d'une langueur inspirée, tout cela est dans Impuretés. Les phrases passent et l'impression reste. Demande-t-on autre chose à un bon roman ?
L'un des meilleurs que j'ai lu de lui pour le moment